DANS LÉON
       

ORIGINE : France
Danse pratiquée en Bretagne dans la région du Haut-Léon (partie du Finistère nord, autour de Landerneau, St-Pol-de-Léon...). Jusqu'au début du 20ème siècle, l'influence de l'Eglise sur la vie des paysans était extrêmement forte en Bretagne et surtout dans l'évêché du Léon où les prêtres interdisaient généralement la danse pour éviter les contacts physiques entre hommes et dames, la seule danse tolérée par les recteurs était la Dans Léon car les hommes et les dames n'avaient pas de contact. L'usage des instruments de musique était aussi très mal vu par l'église, aussi la tradition chantée en Léon s'est fortement développée.
Le terroir de la Dans Léon est limité à l'est par celui de la Sans Treger, au sud de la Montagne (terroir de gavottes) et par la Dans Kef autour de Landerneau qui est une danse de transition entre Dans Léon et gavotte et, à l'ouest, par les terroirs de gavottes du Bas-Léon et des rondes du pays Pagan.

DENOMINATIONS
Aussi connue sous les appelations de "PILER LANN" (pileur d'ajoncs), "DANS A DALL" 'danse aveugle, ce qui signifie qu'elle n'a qu'un seul sens de progression), "DANS A BENN" (danse à tête, avec meneur) ou "DANS AL LEU NEVEZ" (danse de l'aire neuve).

FORME
Il s'agit d'une danse en double front, forme très ancienne en Bretagne qui a, par la suite, donné naissance aux aéroplanes et autres danses en cortège. Elle est assez proche dans sa forme de la Dans Treger pratiquée plus à l'est.
Lorsque les danseurs sont nombreux, ils forment plusieurs cercles concentriques, autour des musiciens ou des chanteurs, le cercle des dames étant toujours le cercle le plus proche des musiciens, donc au centre, celui des hommes étant le plus à l'extérieur.
Généralement, les musiciens se trouvaient au centre de l'aire à battre, juchés sur une estrade ou sur des bariques ou des tables. Parfois, dans le cas des chanteurs, ceux-ci s'intégraient dans la danse.
Les danseurs évoluent dans le S.A.M.

Si les danseurs sont peu nombreux, ils forment une double chaîne ouverte, ou 1 double cercle suivant le cas. Si les musiciens ou chanteurs ne sont pas au milieu de l'aire de danse, les danseurs évoluent simplement en cercle, dames à l'intérieur.
Les danseurs peuvent se tenir par la main s'ils sont peu nombreux. Dabs ce cas-là, ils garderont les mains, aux hanches, dans le dos ou au gilet. les dames ne se donnent jamais la main.

Le trajet à accomplir par la dame étant moins important que celui parcouru par le garçon, c'est à la dame de ne pas faire de trop grands pas et à veiller à rester en face de son partenaire.
Les garçons regardent vers le centre du cercle et progressent latéralement vers la gauche. Les dames progressent en faisant d'abord 1/4 de tour vers le sens de la marche, une très légère progression de face, puis 1/4 de tour en sens inverse pour revenir face à leur partenaire.


PAS DE LA DAME
Les dames commencent face à leur partenaire.
Tps. 1.Pied gauche vers la droite (la dame commence 1/4 de tour vers la droite).
Tps. 2.Pied droit vers la droite (elle poursuit le 1/4 de tour).
Tps. 3.Pied gauche vers l'avant.
Tps. 4.Pied droit vers l'avant (fin du 1/4 de tour).
Tps. 5.Pointe du pied gauche ramené contre le pied droit, légère inclinaison du corps vers la gauche, la dame montre son dos à son partenaire*.
Tps. 6.Pied gauche vers la gauche (début d'1 1/4 de tour vers la gauche).
Tps. 7.Pied droit près du pied gauche, la dame se remet face à son partenaire.
Tps. 8.Talonner le pied gauche face au garçon.
* Les dames montrent leur dos à leur partenaire car les dames de la région portaient, sur leur costume, de grands châles brodés. La quantité de broderies indiquait la richesse de la personne.

PAS DE L'HOMME
Les hommes se tiennent par la main et progressent latéralement vers la gauche tout en restant face à leur partenaire.
La progression s'effectue sur les 3 premiers temps uniquement.
Tps. 1.Pied droit croise devant le gauche.
Tps. 2.Pied gauche décroise et se pose vers la gauche.
Tps. 3.Pied droit croise devant le gauche.
Tps. 4.Petit saut pieds joints.
Tps. 5.Rebond sur le pied gauche, jambe droite levée derrière.
Tps. 6.Rebond sur le pied droit, jambe gauche croisée devant.
Tps. 7.Rebond sur le pied gauche, jambe droite légèrement levée derrière.
Tps. 8.Talonner du droit devant, face à la partenaire.

MOUVEMENTS DE BRAS DES HOMMES
Au démarage, les bras sont levés (coudes à hauteur des épaules).
Au temps 1., les bras descendent et balancent vers l'arrière.
Au temps 2., les bras balancent vers l'avant.
Au temps 3., les bras balancent vers l'arrière.
Au temps 4., les bras balancent vers l'avant.
Au temps 5., les bras sont levés (coudes à hauteur des épaules).
Au temps 6., les bras se déplient et balancent vers l'arrière.
Au temps 7., les bras balancent vers l'avant.
Au temps 8., les bras remontent (coudes à hauteur des épaules).
Dans certains cas, quand l'espace disponible le permet et que les danseurs dansent en chaîne ouverte, les hommes peuvent tous au lieu de se tenir les mains, tenir un grand bâton.
Dans le cas où les hommes forment une chaîne ouverte, le permier et le dernier de la chaîne ont 1 bras libre qui peut, soit rester balant, soit le garçon mettra sa main à la hanche ou tiendra le bord de son gilet (seulement s'il en porte un bien entendu).

REMARQUES
Les contacts entre hommes et femmes, durant la danse, étaient interdits, néanmoins, on autorisait les fiancés à se toucher le bout du pied au temps 8.
Le châle étant très lourd, il était impensable pour une femme d'agiter sa jupe ou de faire de grands gestes, le port du châle a donc fortement influencé le style de la danse.

COSTUMES
Les costumes féminins de cérémonie de la région sont principalement caractérisés par le port du grand châle. Celui-ci est une grande pièce de tissu carrée pliée en 2 dans le sens de la diagonale et placé sur les épaules avec une série de plis attachés par des épingles. Le châle peut être de couleur (blanc, blanc caddé, vert, rouge...) ou plus rarement dans cette région, de cachemire. Le reste du costume se compose d'une jupe noire, peu ample, d'un chemisier noir sans col, d'un tablier qui peut être brodé selon les moyens de la personne. La bavette du tablier sert également pour fixer le châle. Au-dessus de la bavette, on place une guimpe, pièce de tissus ou de tulle brodée et perlée.
Il existe plusieurs coiffes différentes suivant le village d'origine. les femmes de la zone sud portent une petite coiffe composée d'un bonnet dans lequel est mis le chignon, et de 2 ailettes pendantes de part et d'autre, remontées sur l'arrière du bonnet en formant un petit arrondi, d'où son surnom de "numéro huit".
Plus à l'ouest, les femmes portent une coiffe plus simple, sans ailette.
Enfin, les dames de la zone la plus au nord (autour de St-Pol-de-Léon, Roscoff) portent une coiffe en forme de petit pot d'où tombent 2 ailettes qui sont nouées et pendantes devant la guimpe.
Le costume des hommes reste toujours sobre, de couleur noire et sans broderie, composé d'un gilet et d'une veste. Il était aussi de tradition de porter une grande ceinture de tissu par dessus le bas du gilet. le chapeau est typiquement léonard.

REMARQUE :
S.A.M.=Sens des Aiguille de la Montre
S.C.A.M.=Sens Contraire des Aiguilles de la Montre

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